E. KANT, Métaphysique des mœurs (XVIIIe s.) : « Il est remarquable que la Bible date le premier crime par lequel le mal est entré dans le monde, non du fratricide (de Caïn), mais du premier mensonge (parce que la nature même s’élève contre ce crime) et qu’elle désigne le menteur du début et le père des mensonges comme l’auteur de tout mal. »
Voir aussi du même auteur : Sur un prétendu droit de mentir par humanité.
Polémique avec B. CONSTANT, Des réactions politiques : « Le principe moral que dire la vérité est un devoir, s’il était pris de manière absolue et isolée, rendrait toute société impossible. Nous en avons la preuve dans les conséquences directes qu’a tirées de ce premier principe un philosophe allemand qui va jusqu’à prétendre qu’envers des assassins qui vous demanderaient si votre ami qu’ils poursuivent n’est pas réfugié dans votre maison, le mensonge serait un crime. »
V. JANKÉLÉVITCH, Traité des vertus II, Les vertus et l’amour (1970) « La possibilité du mensonge est donnée avec la conscience même, dont elle mesure ensemble la grandeur et la bassesse. »
« Le sincère diabolique qui dit le vrai pour nuire, et le dit non pas à son insu ou malgré lui, comme le menteur peu conscient ou le trompeur trompé qui a raison (...), sans le vouloir, mais le dit exprès, sciemment, pour faire mal : ce véridique malveillant est moralement un menteur, un menteur qui dit vrai, – car on peut (...) mentir en disant la vérité (n’arrive-t-il pas que la vérité soit une calomnie ?) tout comme on peut dire la vérité en mentant » ; « vera dicunt quando mentiuntur », dit saint Augustin des Priscillanistes ; ou encore : « Loquuntur mendaciter vera ».
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